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L'honneur des Vilalonga

by Paul Moran


L'honneur des Vilalonga By Paul Moran For Eric Brown March 14, 2002

Un brave homme de chef d'atelier découvre, épouvanté, que son fils est pédé et le jette dehors, dans la nuit et la tempète. Heureusement, nous vivons au XXIe siècle.

L'honneur des Vilalonga

2001 L'après-midi avait été lourd et oppressant, et vers le soir, les hirondelles volaient à rase-mottes à travers la cour. Après la tombée de la nuit, la tempête avait éclaté et faisait rage naintenant sur le village. Un volet mal fixé cognait contre le châssis d'une fenêtre, et il pleuvait à verse. C'est le moment où l'on apprécie un feu de souches de vigne dans la cheminée, : J'étais bien enveloppé dans mon bôberic comme mon épouse avait toujours appelé avec dédain la lourde robe de chambre en tissu éponge que ma vieille couturière de maman avait cousue quand je partais pour la première fois à l'université. Avec de l'encens sénégalais dans un pot de braise, sous la lumière douce de la lampe à pied, devant mes rideaux de velours rouge et sur un fond de Chopin, cela faisait vraiment un bonheur douillet.

Comme les rideaux n'étaient pas bien tirés, je voyais un moment donné du coin de l'œil que la lampe automatique s'était mise à éclairer la cour. En même temps, j'entendais crisser le gravier comme si on poussait un engin, et des pas s'approchaient. Mais au lieu de frapper, l'inconnu se penchait seulement sur l'ouverture entre les rideaux – je ne voyais qu'une ombre - puis j'entendais les pas s'éloigner et de nouveau les pneus.

D'un bond, je saisis la carabine que j'ai toujours sous le rideau, je fis un tour à la clé et je me précipitai dans la cour. Un inconnu habillé de noir poussait une mobylette et s'apprêtait à ouvrir le portail quand je hurlai : "Stoj ! Bo strzelam !" Je ne sais toujours pas ce qui m'avait pris de crier en polonais et pourquoi l'homme levait son bras gauche en l'air, avec l'autre il devait tenir la mobylette. Toujours est-il qu'il se retournait pour montrer un masque de plâtre. Avec le canon du fusil, je pointais sous l'auvent où je garde le bois pour la cheminée "Mettez la mobylette là-dessous et fermez le cadenas", puis je pointais sur la porte du salon, "Entrez là", ce qu'il fit, toujours muet. Je le suivais, le canon pointé vers le bas. Une fois à l'intérieur, je bousculais l'homme pour tourner la clé dans son dos et je la mis dans la poche. Je rangeais le fusil à sa place derrière le rideau.

Les quelques instants dans la cour et devant le toit de l'auvent avaient suffi pour tremper mon bon bôberic que j'étalais sur le dossier d'une chaise devant le mur, avant de prendre une djellabah sur la patère. Je m'asseyais dans mon fauteuil et je regardais mon envahisseur qui avait rabattu le capuchon de sa parka. C'était un homme très jeune, je lui donnais à peine dix-huit ans, avec un teint pâle qui était livide maintenant, et des cheveux de jais. Il avait la beauté statuesque d'un Kabyle de race ou d'un Andalou, mais sa lèvre inférieure était prise d'un tic nerveux. Il me faisait penser aux chevaux blancs de Lipizza en Slovénie, qui fournissent les éléments de l'Ecole espagnole de danse equestre auprès de la Cour impériale de Vienne, curieux, nerveux et prêts à fuir en trombe au moindre geste.

"Asseyez-vous près du feu !"

"Je ne peux pas, je suis tout trempé." En effet, une flaque d'eau s'était formée à ses pieds. L'intrus parlait avec l'accent pur d'un enfant de Bretagne.

"Enlevez cette parka et mettez-la sur la chaise, enlevez vos chaussures et rapprochez ce fauteuil du feu. Allez, pas de simagrées." Je comprenais sa réticence, il sentait le chien mouillé, mais finissait par obtempérer.

"Bon, je crois que c'est le moment des présentations." Je le regardais d'un air interrogateur, peu amène.

"Je suis Martial Vilalonga." "Bon, et après ? "Je suis l'ami de Jean-Pierre." "Quel Jean-Pierre ? "Jean-Pierre Dessalines, votre petit-fils." "Ah bon, et moi, je suis qui ?" "Vous êtes Monsieur Moran." "Et comment encore ?" "Jean-Pierre vous appelle Papou, Grand-père, il paraît que c'est le nom qu'un petit garçon africain vous a donné."

"Tu t'es identifié. Ecoute, je tiens à te tutoyer, mais cela suppose que tu me tutoies aussi. Tu ne peux pas me tutoyer par mon prénom, nous sommes trop loin l'un de l'autre. Tu vas m'appeler Papou, et tu vas me tutoyer. D'accord ?

"Oui, Monsieur !"

Le garçon était bizarre, il avait l'air absent, sa lèvre inférieure était dévorée de tics, son faciès était visiblement dépourvu des muscles qui produisent le sourire.

"Tu vas boire quelque chose pour te remonter, je te propose une Metaxa." Si je lui avais proposé quelque chose qu'il connaissait, il aurait répondu par un oui ou un non, alors que je voulais le faire parler. En effet : "Qu'est-ce que c'est ?"

"C'est un vin blanc grec traité à la résine de bois. C'est très spécial, et un peu amer."

Je profitais du passage à la cuisine pour faire un tour à la toilette. Quand je revenais, le garçon était devant le rideau, avec le canon de la carabine contre sa poitrine, et il essayait de manipuler la culasse.

Pauv' chou ! Il fallait que je me retienne pour ne pas rire. Je posais tranquillement la bouteille et le verre sur la marche de l'escalier, je lui arrachai le fusil et de l'autre main, je lui flanquais une gifle sur la joue.

"Pourquoi vous faites ça, Monsieur ?"

"Qui fait ça ?" Nouvelle gifle, moins forte celle-là.

"Pourquoi tu fais ça, Papou ?"

Il pleurnichait, plus de frayeur que de douleur. Je le pris rudement par son pull et je le jetai sur son fauteuil. "Bois d'abord."

Il s'exécutait, surpris d'abord à cause du goût étrange, puis plus lentement, par petits coups. J'ai inséré un disque de disque de Musique Andaluz du Maroc qui jouait en sourdine, la respiration du garçon ralentissait, il se calmait, mais la trace de mes doigts mettait quelque temps à disparaître sur la belle joue blanche.

"Martial, tu n'es pas intelligent pour deux sous. Tu me crois capable de laisser un fusil prêt à fonctionner à la portée d'un ado un peu dérangé ? Tu as vu trop de films américains où les voitures n'ont pas de clés de contact et les pistolets sont toujours prêts à tirer cinquante balles de suite, peng peng ? D'abord, je ne laisse jamais le chargeur dans l'arme, je mets toujours la sécurité depuis la dernière gifle de mon père, et j'ai bloqué la culasse. Et de deux. Tu es entré dans une concession sans te signaler. Violation de domicile ça s'appelle. Sais-tu qu'il y a là-dehors assez de dingues avec un flingue qui n'attendent qu'un rôdeur pour faire un carton, car après, c'est facile à expliquer aux gendarmes. Tu vois, c'était dangereux. J'aurais pu te descendre pour de bon. Maintenant, explique-moi ce que tu es venu chercher dans ma cour, et pourquoi tu n'as pas frappé ? Toutefois, avant que tu me racontes des salades, je vais te dire le secret de Jean-Pierre, et pourquoi il est toujours heureux : il ne ment jamais. Quand il était petit, il arrivait en courant : 'Maman, j'ai cassé une assiette du grand service. Papa, j'ai eu un 5 en Maths.' Comme cela, on ne le grondait jamais, on le plaignait. A toi maintenant, et pas de salades."

"Eh ben, Mon… Papou, il y avait une bagarre à la maison et Papa m'a jeté dehors pour de bon, alors je voulais aller chez Jean-Pierre. J'ai vu de l'extérieur qu'il n'était pas là, et sa mobylette non plus. Alors j'ai pensé qu'il serait peut-être ici car il m'avait dit qu'il avait sa chambre chez son grand-père où il passait des fois deux trois jours, et qu'il partait d'ici au Lycée. Au café en face de l'église, ils m'ont indiqué la maison. Mais j'ai vu que vous étiez seul, en train de lire. Je n'avais pas pensé que tu pourrais sortir pour me menacer en russe et avec un fusil. Maintenant, j'ai compris que c'est dangereux. C'est tout."

"Pourquoi cette bagarre avec ton père ?"

"Tu m'as dit de ne pas mentir. Alors je dis seulement, je ne veux pas en parler. Ça te va ?"

Pas bête, l'animal.

"Ça me suffit. Pour l'instant. Maintenant, je propose que tu te couches. Au fond du couloir en haut, tu as la douche. Pour te calmer, laisse couler le jet d'eau chaude sur ta nuque et ton échine, très longtemps, ne compte surtout pas les minutes, c'est un traitement médical. La porte avant, à droite, c'est la chambre de Jean-Pierre. Sois gentil, fixe-moi d'abord ce volet qui cogne contre le mur. Dans l'armoire, tu prendras les habits qu'il te faut, les tiens tu les jettes par terre devant ta porte, ils passeront à la machine le lundi matin."

Martial baissait le regard. "Non, je ne peux pas mettre le linge de Jean-Pierre, je garde le mien même s'il est mouillé."

"Tu es bizarre, c'est du coton ordinaire. Vous n'échangez jamais vos habits avec un ami ?"

"Les blousons oui, même si nos mamans n'aiment pas cela. Mais le linge, jamais."

"Je vois que tu rougis. Un blouson de Jean-Pierre ne te ferait pas rougir, mais son slip te fait rougir. L'idée t'excite, parce que le sexe de Jean-Pierre t'excite, parce que Jean-Pierre t'excite. Tu es amoureux de Jean-Pierre, et c'est pour cela que tu as cherché du secours d'abord chez lui avant que je ne te séquestre ici dans la maison de Jean-Pierre. C'est vrai ou j'ai raison ?"

Un temps interminable, les yeux par terre, et puis d'une voix blanche à peine audible : "Oui, Papou, je suis amoureux de Jean-Pierre, et je crois que lui aussi est amoureux de moi."

"A la bonne heure, à la bonne heure. Maintenant tu peux t'endormir en paix. Allez, sous la douche, et tes habits dans le couloir ! Bonne nuit, Martial." D'un bond, l'adolescent prit l'escalier quatre à quatre.

Le lendemain matin, il ne se pointait pas à la cuisine à l'heure où tout bon lycéen tambourine avec la cuiller sur la table du petit déjeuner. J'entrais dans la chambre de Jean-Pierre, la sienne maintenant. Chez moi, on ne frappe pas aux portes, on baisse la poignée très lentement pour laisser à l'habitant le temps de se mettre dans une posture correcte si besoin en est. Martial avait tiré la couette jusqu'au menton et souriait faiblement, ses yeux brillaient, ses joues étaient roses. Je voyais. "Tu permets que je te touche ?", et je mis le dos de ma main sur son front, le cou et le ventre. Je chassais la pensée coupable qui me saisissait quand je palpais la musculature bien dessinée. Le garçon brûlait.

"Martial, tu as la fièvre, c'est le résultat de ton escapade nocturne. Je vais te monter une infusion, de la sauge qui n'est pas bonne du tout mais qui est excellente dans ce cas, et de l'aspirine vitaminée. Puis je vais téléphoner au Lycée. Je demanderai au Proviseur de ne rien dire à ta famille, il vaut mieux que ton père ne sache pas pendant un ou deux jours où tu es. On va le laisser mijoter un peu, ça lui apprendra à jeter un bachelier dehors. Toi, tu vas dormir jusqu'à midi, c'est signé Papou. Et signé Jean-Pierre."

11 heures passées, je téléphonais : "Moran à l'appareil. Bonjour, Proviseur, cher collègue, quand tu contrôleras les livres de classe, tu verras que Vilalonga Martial n'est pas venu en classe ce matin. Le petit a fait une fugue hier soir pour cause familiale, et il a cherché mon petit-fils Dessalines chez moi. Là, il a fait une crise avec tendance autodestructrice. Non, ne me demande rien, le secret médical – oui, je sais je ne suis pas toubib – prends alors le secret de la confession – oui, je sais que je ne suis pas chrétien. Toujours est-il que j'ai besoin de trois, quatre jours pour calmer les esprits et pour remettre le petit et les parents sur les rails. Lundi, Martial sera de nouveau en classe et on fera comme si rien n'était. Tu connais ces cas. Mais pour cela, j'aurai besoin de son ami Dessalines qui doit le suivre de très près pendant ces trois jours. Tu lui donneras congé demain et après-demain, je lui ferai une lettre d'excuses comme quoi il a la peste bovine ou quoi. Demande à Darin Jérémie de prendre des notes détaillées demain et après-demain pour leur permettre de rattraper les cours, et à Dessalines de venir ici à la sortie des classes, ne lui dis rien sur Martial. Et pas un mot à la famille Vilalonga que je vais contacter dès demain – ah bon, ils ont déjà téléphoné, comme ça tu n'auras pas besoin de mentir. Merci, Proviseur de mon cœur."

Dans sa chambre, Martial était assis dans son lit.

"Tu joues aux échecs ?"

"Oui, j'essaye un peu."

Je sortis l'échiquier de Jean-Pierre de l'armoire et nous commencions une partie. Son jeu était visiblement défensif, si bien que je préparais une erreur volontaire avec ma tour pour le faire gagner. Il en avait certainement besoin, mais il ne réagissait pas. Il ne s'était pas rendu compte.

"Jean-Pierre doit arriver à midi trente ou quarante. Habille-toi, mais attends ici qu'on t'appelle." En descendant, je prenais le linge du chien mouillé qui était soigneusement empilé dans le couloir.

A l'heure prévue, Jean-Pierre arriva en trombe, selon son habitude. "Le Pontifex m'a attendu à la sortie des classes et m'a dit de venir te voir immédiatement. Je viens de voir la mobylette de Vilalonga sous le hangar. Qu'est-ce que c'est tout ça ? Tu dragues mes petits copains maintenant, ignoble vieillard ?"

"Attends, assieds-toi, et appelle-le, non, appelle-le qu'il descende ! Il est en haut."

"Martial, Martiaaal, descends !" Jean-Pierre hurlait de toute sa force, l'air mi-inquiet, mi-amusé. Martial devait attendre sur le palier, car nous entendions aussitôt un pas un peu hésitant. Arrivé en bas, il s'asseyait au bout du grand canapé. Il portait le T-shirt rouge des Chicago Bulls dont rafollent nos jeunes, et un jeans de son ami. Jean-Pierre se tenait à l'autre bout.

"Salut, copain !"

"Jean-Pierre, Papou sait."

"Papou sait quoi, et pourquoi tu dis Papou ?"

"Papou sait tout sur nous."

Jean-Pierre sursauta dans un hurlement de joie, se précipita sur moi et me plaqua une grosse bise sur la joue. Ensuite il se jeta sur Martial et lui labourait la bouche jusqu'à l'étouffer. C'était beau et touchant à pleurer.

"Jean-Pierre, petit radin, j'ai quatre joues" je lui fis.

"Je sais que tu es porté sur les jolis jouvenceaux comme nous en sommes, ignoble vieillard, mais tu n'auras jamais que deux bisous, deux !"

Il fallait voir Martial, bouche bée et les yeux ronds, écarquillés.

Jean-Pierre éclatait de rire : "Ferme la bouche, mon chéri, sinon les mouches vont y entrer. Qu'est que tu crois, Papou est dedans, moi je suis dedans, toi tu es dedans, maman sait que je suis dedans, papa le sait aussi, l'idée ne lui plaît pas du tout mais il s'est fait une raison. Alors Papou, vieillard indigne, quoi de neuf du côté de la cuisine ?"

Martial se mit à rire, il avait donc les muscles qu'il faut pour cela, le bougre.

"Téléphone d'abord à ta mère que tu vas rester deux jours ici, ce n'est pas la première fois, veux-tu ?"

Après le repas que j'avais particulièrement soigné, ce que Jean-Pierre ne manquait pas de me faire remarquer, je pouvais enfin quitter la maison car Martial était sous bonne garde. Je faisais mes courses à l'épicerie et chez le boucher, puis en un rien de temps les vingt-et-un kilomètres jusqu'à Trois-Fontaines. Avec la bonne description que Jean-Pierre m'avait donnée, je trouvais vite la maison, un pavillon coquet au milieu d'un parquet de roses blanches. Une petite dame habillée de noir m'ouvrit, elle avait les yeux rouges.

"Madame Vilalonga ?"

"Oui, qu'est-ce que c'est ?"

"Je suis le Professeur Moran. Est-ce que Martial est à la maison ?"

"Non, il n'est pas là." Un nuage passait sur le visage de la dame. "Qu'est ce que vous lui voulez ?"

"D'abord, je voudrais entrer.

"Ecoutez, Monsieur, mon mari n'est pas là, et je suis seule à la maison."

"C'est pour cette raison que je suis venu à cette heure-ci, car je dois parler d'abord à la maman de Martial. Ne vous inquiétez plus, il a fait naufrage chez moi hier la nuit, il est couché avec une fièvre de cheval, mais si vous tenez à vos coutumes arabes ou espagnoles, je m'en vais et vous vous débrouillerez."

"Ah non, Monsieur, non Monsieur, veuillez entrer."

Elle me conduisit dans un salon, du grand luxe petit-bourgeois en chêne violemment verni, avec partout des fleurs en plastique, et quelques photos encadrées au mur. Je remarquais tout de suite une photo en pied de Martial, habillé d'un costume noir à l'ancienne et d'un béret basque.

"Donc, hier soir il cherchait son ami Jean-Pierre qui est mon petit-fils. Comme il ne l'avait pas trouvé chez lui parce que celui-ci était à Brest pour un championnat de judo, il l'a cherché chez moi à Bourbac. Jean-Pierre y a une chambre où il passe des fois deux ou trois jours d'affilée. Martial est entré dans ma concession, imaginez la nuit, la tempête, et il ne s'est pas annoncé, alors je l'ai menacé avec ma carabine et je l'ai fait entrer, calmez-vous Madame, je sais manier les armes. J'ai senti qu'il allait faire des bêtises et qu'il ne pouvait pas rentrer chez lui. Vous voyez, je sais tout, maintenant dites-moi le reste, comme ils disent dans les romans policiers."

"Eh bien, il y a eu hier soir une violente altercation entre Vilalonga et Martial, il y a eu de mauvaises paroles, et Martial s'est enfui sur sa mobylette. C'est tout ce que je sais."

"Madame, ce n'est vraiment pas le moment de faire des manières. Nous pouvons perdre Martial, ou le récupérer. De quoi s'agissait-il ?"

"... ...

"Madame !" Je hurlais presque.

La petite dame avalait difficilement. "Eh bien, mon mari voulait déposer un journal dans la chambre de Martial, et dans le tiroir de son bureau qui était ouvert à moitié, il a vu un magazine. C'était un magazine avec des hommes… euh… des hommes nus qui… Vilalonga s'est mis à fouiller et il a trouvé une lettre qui commençait par "Mon chéri". Comme Martial maîtrise parfaitement la langue, mon mari s'est rendu compte que la lettre, écrite de la main de Martial, s'adressait à un homme. Alors, quand l'enfant est rentré de la piscine, je crois, Vilalonga a commencé à hurler, et comme toujours quand il est en colère, dans son patois : 'puta de hijo', 'maricon' et finalement 'fuera !' Et l'enfant s'est enfui.

"Bon, cela suffit pour l'instant. Martial est sous bonne garde, Jean-Pierre a pris un congé demain et après-demain pour le surveiller, et sa fièvre est en train de baisser. Ils jouent aux échecs. Monsieur Vilalonga vous expliquera demain soir. Quand est-ce qu'il va rentrer du travail demain ?"

"Eh bien, il rentre d'habitude à cinq heures et demie pile."

"Bon, parlez-lui de ma visite, dites-lui que mon petit-fils s'occupe de Martial, et qu'il ne fasse strictement rien avant de m'avoir vu demain à son retour de l'usine, c'est important pour la santé de Martial qu'il m'attende d'abord. Si vous pouvez, je vous dirais de partir chez une voisine avec les petites, car je serai dur avec Monsieur. De toute manière, il vous dira tout après mon départ, et il vaut mieux que ce soit lui au lieu que vous assistiez à une engueulade entre lui et moi !"

"Merci, Monsieur, il est dur des fois, alors soyez dur avec lui. Moi, je ne peux pas, c'est mon homme."

Le soir à la maison, après le repas, je demandais à Jean-Pierre de mettre une vidéocassette, "Beautiful Thing". Jean-Pierre connaissait déjà ce merveilleux film, mais Martial avait l'air captivé. Par moments, j'arrêtais la bande pour leur traduire quelques passages-clé qui étaient prononcés dans le parler gargouillé de l'Est londonien. Quand le film s'était terminé sur la scène des deux amants qui dansaient, étroitement enlacés, sur la Plaza au milieu des HLM de la cité et que les derniers accords de "Dream a little dream of me…" s'étaient évanouis, je demandais la réaction des garçons. Jean-Pierre poussa Martial du coude, et celui-ci dit :

"Ce qui m'a impressionné, c'est la bonté de Sandra et de la plupart des voisins. Ils ont dû vivre avec des homosexuels autour d'eux. Mais je pense ce n'est pas un film d'homosexuels ni sur l'homosexualité. C'est tout juste un film d'amour, presque un conte de fées, car on ne sait pas comment cela va continuer dans la vie réelle, comment le père alcoolique de Ste et son frère brutal vont réagir quand ils apprendront que les deux ont affiché publiquement leur amour. Tu vois, cela me concerne personnellement. Quoiqu'il en soit, je n'oublierai jamais cette scène."

"Vous avez tout compris. Mais maintenant, je vais me retirer dans mes appartements. Faites ce que vous voulez."

"Je te promets, Papou, on ne sera pas sages."

Peu de temps après, je les entendais monter l'escalier, en chantonnant "Dream a little dream of me..."

Je me réveille malheureusement souvent très tôt, ce matin à cinq heures, et je me rendais à la toilette. En passant devant la chambre des garçons, j'ouvrais lentement la porte. Ils étaient couchés face à face, le drap entortillé à leurs pieds. Jean-Pierre avait sa main sur la hanche de Martial, celui la sienne dans l'ombre sous le ventre de Jean-Pierre. La pleine lune tombait sur le visage de Martial, il avait l'air de sourire dans son sommeil. Je refermais tout doucement et retournais dans mon lit, souriant du bonheur des deux amants.

Ils descendaient assez tard, la main dans la main. "Papou, claironnait Jean Pierre, on n'a pas été sages !"

"C'est déjà assez pénible d'avoir un débauché impénitent dans la famille, mais respecte au moins le secret et la pudeur de Martial qui recommence à rougir. Pour cela, tu seras sauvagement puni, tu n'auras pas de dessert aujourd'hui !"

"Ça fait rien, on l'a déjà eu ce matin, n'est-ce pas mon chéri ? Sérieusement, on va jouer aux échecs, et l'après-midi, je voudrais aller à la pêche avec Martial."

"C'est une bonne idée, tu sais que j'ai un permis pour l'étang communal. Emprunte une canne chez le voisin. Et allez-y à pied, laissez les mobylettes ici. Dans la soirée, j'irai voir le Père Vilalonga, il passera une très mauvaise heure. Demain, il sera doux comme un mouton."

Jean-Pierre me suivait à la cuisine. "Ne cherche plus à tricher avec Martial, il a bien vu que tu as fait un faux mouvement avec ta tour pour le faire gagner. Il n'a rien dit, mais il t'a percé à jour. Tu sais, c'est un champion."

Le soir, j'attendais à Trois-Fontaines, non loin de la maison des Vilalonga. A l'heure indiquée, un break Peugeot s'est arrêté, et un homme, musclé et un peu raide est entré dans la maison. Je sonnais quelques instants plus tard.

"Ah, bonjour, c'est vous le professeur Moran ? Entrez, je vous prie" et il me conduisit dans le salon. "Ma femme n'est malheureusement pas là. Je peux vous offrir quelque chose ?"

"Volontiers, une limonade ou un jus me ferait plaisir." Quand il revenait de la cuisine, je commençais mon discours que j'avais longuement cogitée d'avance.

"Avant d'entrer dans le vif du sujet, je vous demanderai une faveur. Normalement j'en ai horreur, mais comme notre entretien sera dur par moments, je vous demande la faveur de me tutoyer et de pouvoir vous tutoyer. Je m'appelle Paul, Paul tout court."

"Je suis Domingo Martial Vilalonga, mon fils s'appelle d'ailleurs Martial Domingo Vilalonga. Domingo, ça te va ?"

"Merci, Domingo. Je pense que Madame t'a fait le détail de ma visite hier et tu sais de qui je veux parler." Je tournais la tête vers la photo de Martial dans sa tenue démodée.

"Tu plaisantes, c'est mon père Alejandro, sa première photo faite en France. Il avait 20 ans à l'époque."

"Raconte-moi un peu son histoire. Et sans t'offusquer, ouvre-moi le casier du buffet en bas, je crois que c'est le deuxième de droite."

Vilalonga me regardait d'un air ahuri.

"N'aie pas honte, Domingo, il y a plutôt de quoi être fier."

Vilalonga ouvrit le cassier et sortit deux bottillons à lacet qui étaient dans un état lamentable, couverts de boue et de poussière, du cuir desséché, avec des déchirures du côté du petit et du gros orteil.

"Raconte !"

"C'est facile, car Père nous l'a racontée plus d'une fois.

Alors, tu connais la Guerre d'Espagne, les franquistes ont écrasé la République du Frente Popular et le peuple, avec l'aide des scélérats allemands, tu as entendu parler de Guernica. Les fronts se sont rapprochés de jour en jour, et une certaine nuit, mon père a appris, par la femme d'un officier franquiste, qu'on allait le chercher avant l'aube pour le fusiller. Tu sais, que c'est des centaines de milliers qui y sont passés. Père a toujours dit, en enfer où vont les assassins, on parle surtout l'espagnol.

Aussitôt, mon père s'est enfui à travers les champs et par la montagne, sur les sentiers des contrebandiers. Il a marché jour et nuit, jusqu'à ce qu'il a vu une plaque française. Il s'est caché dans un bosquet, et à la tombée de la nuit, il a frappé à la première maison du village. Une voix de femme criait 'C'est toujours ouvert'. Il est entré, et quand il s'est avancé sous la lampe, la femme a sursauté et crié "Martial !"

'Me llamo Alejandro, señora."

La femme s'est affalée sur sa chaise, avec un gros soupir. Elle avait l'air désespérée.

Mon père a déposé son fusil au pied du mur.

'Ferme le verrou, mon petit', dit la femme en catalan qui est le patois de la région, 'je connais ton histoire. Tu es sur le sol français, c'est le pays de la liberté et tu es en sécurité. Assieds-toi là, tu vas boire et bien manger. Il y a une chambre en haut, je t'apporterai un seau d'eau chaude et tu vas dormir. Je te réveillerai demain avant l'aube. Au fait, sais-tu où tu vas aller ?'

Mon père lui dit : 'Nous avions dans notre brigade un volontaire français. La semaine dernière, notre commandant l'a fait sortir des rangs, 'garde à vous !', et il a donné l'ordre qu'il dépose ses armes, ses insignes et ses papiers militaires, puis qu'il parte immédiatement pour la France. C'était un ordre. Avant de partir, le camarade Eduardo m'a donné son adresse dans un village nommé Pembol, et il a dit si j'arrivais à le joindre, il m'aiderait.'

'Bon Dieu, c'est loin, c'est à l'autre bout du pays !

"J'arriverai."

Le lendemain à cinq heures, la femme a réveillé mon père et lui a servi un copieux repas.

'Voilà mon petit, mange d'abord. Regarde : j'ai arraché la carte de France de l'atlas de mon fils, nous sommes ici, Paimpol est là haut, direction Costas de Armor et Finistierra. Ne marche pas sur les grandes routes, évite les carrefours, les villes, les villages, quand on te parle tu n'as qu'à bégayer comme un sourd. N'aie pas peur, tu es quand même en sécurité. Partout il y a des communistes et des socialistes, jusque dans la gendarmerie. Prends la gibecière de mon fils, j'ai mis le linge qui me reste, d'autres sont déjà passés avant toi, et de la nourriture. Et voici un peu de nos bons Francs pour acheter du pain. Ah oui, laisse ta casquette ici, prends le béret de mon fils et tu passeras pour un ouvrier agricole d'ici. Et maintenant, ouste !'

Mon père était très ému. Les larmes, nous a-t-il toujours dit, l'ont empêché de parler. Finalement, il a posé son fusil et les deux chargeurs sur la table en disant :

'Madrecita, demain ou après-demain, vous les déposerez à la Guardia Civil.' 'Chez nous, c'est la Gen-dar-me-rie. Et maintenant, dehors, que le bon Dieu et ses anges t'accompagnent, Martial.'

Voilà toute l'histoire. Mon père est arrivé à Paimpol, il a retrouvé le camarade Edouard, et quelques mois plus tard, il a trouvé du travail ici dans la région. Un camarade qui est parti à la frontière espagnole, a trouvé l'adresse de la Madrecita d'après la description de mon père. Celui-ci a renvoyé la gibecière et le béret basque, et par la suite des cartes postales de temps en temps mais, nous disait-il, il ne les a jamais signées. Quand nous avons eu une automobile en 1967, le premier grand voyage a été vers la frontière pour déposer une grande couronne de fleurs sur la tombe de Madrecita, la maman de ce Martial dont nous n'avons jamais rien su. Mon père n'est jamais retourné en Espagne, même pas après l'avènement du bon Roi Juan-Carlos. C'est tout."

"Je te remercie, je comprends maintenant l'honneur des Vilalonga, et pourquoi vous n'avez jamais ciré ces bottines qui ont fait le long chemin depuis la Cataluña jusqu'en Bretagne. Tu peux fermer le casier.

Je sirotais mon rafraîchissement, maintenant il fallait se lancer dans la bagarre.

"J'ai compris l'honneur des Vilalonga et ton indignation quand tu as eu la preuve que ton fils était un maricon."

L'homme sursauta. "C'est dur à encaisser. Mais dis-moi, qui est l'homme là sur cette autre photo ?" Je le savais, mais je voulais que Vilalonga le dise.

"C'est Federico García Lorca, le rossignol andalou."

"Qu'est-ce qu'il est devenu ?"

"Les maudits falangistes l'ont fusillé en août 1936, au même moment où mon père a pu fuir."

"Et que sais-tu sur lui, sur sa personne ?"

"Nous connaissons ses vers."

"Domingo, sais-tu que García Lorca était un maricon, et que ce fait a peut-être contribué *a lui coûter la vie."

Je croyais qu'il allait m'étrangler. "Tu ne le savais pas, Domingo, parce cela n'enlève rien à sa grandeur de poète. Tu piges ?"

"Je continue. L'honneur des Vilalonga. Tout le monde sait que le Maire de Paris et le Maire-Premier-Ministre de l'Etat de Berlin admettent qu'ils sont des maricones. Mais ce n'est pas un sujet de conversation puisque cela n'intéresse personne du moment où ils font leur boulot ceux-là. Pas plus tard que lundi, ils ont parlé aux informations d'un sondage représentatif selon lequel 70 pour-cent de nos adultes n'auraient pas de problème avec un président maricon. Nous n'en avons pas et nous n'en aurons certainement jamais, mais.

Ensuite, est-ce que tu as déjà entendu parler de Don Pepe, le curé de la paroisse de Valverde qui avoue qu'il aime un homme ; il vient de publier un livre sur une vérité que l'Eglise catholique d'Espagne balaie depuis mille ans sous le tapis.

Tous ces noms pas pour encourager cette sorte d'amour qui ne concerne qu'une infime part des gens, mais pour dire qu'il existe. Il n'y a que cette tête de bois bretonne d'un Vilalonga qui n'admet pas ce fait et qui hurle 'maricon !' et 'fuera !'"

L'homme était visiblement secoué, il sortit précipitamment et revint avec les deux bouteilles entières de cognac et de limonade.

"T'en fais pas, Domingo, je commence seulement. Martial m'a longuement parlé de toi. Il y a quelques années, les Hollandais voulaient acheter votre usine de cuisines intégrées. Les ouvriers qui craignaient pour leur emploi, à juste raison d'ailleurs, ont élu à l'unanimité leur chef d'atelier comme leur délégué, je ne sais pas si c'était tout à fait légal d'élire quelqu'un du côté patronal comme unique porte-parole du personnel. Tu as fait chavirer le projet hollandais, et tu as accompagné tes deux directeurs au Crédit Agricole pour une rallonge. Ensuite tu as demandé aux ouvriers de faire des heures supplémentaires non payées, c'est toi qui a ouvert pendant des mois l'usine le matin et qui a éteint les lumières le soir. Et puis, tu as convoqué à plusieurs reprises les femmes des ouvriers, et tu as demandé leurs conseils et leurs critiques sur l'agencement des meubles. Crois-moi, Martial éclate de fierté quand il parle de son père. Maintenant, que diront les gens, tiens, voilà Vilalonga, le père du pédé, ou alors, voilà Monsieur Vilalonga qui a sauvé l'emploi de tous ses ouvriers ?"

Je repris une gorgée. "C'est pas fini, tu vas en prendre pour ton compte. Tu as traité ton propre fils de puta. Pour les filles, on peut s'imaginer, mais as-tu une idée de ce que doivent supporter les petits gars qui font le trottoir à la Porte Dauphine à Paris ? Est-ce que tu vois un Vilalonga, même pédé, grelottant sous la neige, vendre son cul pour 300 balles qui lui permettront d'acheter un peu de drogue ? Tu vois Martial, le champion d'échecs ? Alors pourquoi cries-tu puta de hijo, fuera !"

"Paul, tu es un vrai salaud !"

"A salaud, salaud et demi, cher Domingo. Autre chose. Quand est-ce que tu as vu Martial tout nu pour la dernière fois ?

L'homme mettait du temps, il avait compris que je le menais par le bout du nez, mais il continuait d'une voix calme :

"Oh, ça a commencé vers l'âge de 7 ou 8 ans ; il s'enfermait dans la salle de bains. Vers l'âge de ses 15 ans, les filles n'arrêtaient plus de se plaindre, alors j'ai construit une deuxième salle de bains là à l'angle, notre salle des hommes."

"Est-ce que tu as vu depuis son sexe, et est-ce qu'il a jamais vu le tien ?"

"Cette fois tu es allé trop loin, je vais te foutre dehors !"

"Pas encore, Domingo. Ce que tu exprimes, c'est juste, c'est normal. Tu connais la malédiction du Prophète Noé qu'il a jetée sur son fils Cham, et à l'inverse tu ne t'intéresses pas au sexe de ton fils adulte. Alors pourquoi t'intéresser à sa sexualité ?"

L'homme fort, si sûr de lui, faisait pitié à voir.

"Bon. Domingo, j'arrive à la fin, et ce sera l'estocade.

J'ai vu une fois un réjonador andalou à la Praça de Toros de Lisbonne. Quand les mansos, les bœufs avaient fait sortir le taureau combattant par le toril, tu sais, qu'au Portugal il n'y a qu'un simulacre d'estocade, le cavalier a fait deux fois le tour d'honneur dans l'arène. Puis la foule s'est mise à hurler "o cavalho, o cavalho." Le cavalier a mis pied à terre, il a donné une tape sur la croupe du cheval, une fougueuse bête à la robe de blanc argenté et des chevilles incroyablement fines. Celui-ci a fait tout seul le tour de l'arène, sur un pas de danse. La foule applaudissait à tout rompre, et le cabotin en était bien conscient. En regardant Martial, je pense à cette bête noble, l'orgueil en moins.

Maintenant, qu'est-ce que tu préfères, un pédé dans la famille, qui te respecte comme avant, qui ne fait rien d'ignoble sauf dans cette intimité qui ne t'intéresse pas, ou veux-tu une jolie dalle en marbre veiné d'Italie ? Je ne te dis pas l'inscription. A chaque fête des morts, tu vas laver la poussière sur la dalle de tes larmes, sachant qu'en dessous il y a le corps d'une belle bête, champion d'échecs, bon nageur. Dans vingt ans, tu n'auras plus de larmes, et le corps se sera entièrement décomposé. Alors, fuera el maricon ?"

Maintenant, Domingo sanglotait. "Je veux mon Martial, je veux mon Martial ` ! Laisse-moi respirer, tu m'as fait trop mal."

"Je le fais exprès."

Il mettait longtemps à se calmer, puis d'une voix calme : "Mais je te fais pas confiance, tu es trop malin. Qui dit qu'il allait mourir ?"

"D'abord, je ne connaissais pas cet homme, et je ne pouvais quand même pas chercher à comprendre dans la cour, sous la tempête. Comme il y avait le fait de violation de domicile, je l'ai fait entrer de force. J'étais sorti un moment pour chercher le remontant dont il avait visiblement besoin. Je l'ai trouvé avec ma carabine pointée sur sa poitrine, et il tripotait la culasse…"

Vilalonga me saisit par les revers de mon costume, bigrement fort le vieux.

"Tu as laissé une arme à feu à la portée de mon fils, tu voulais le tuer ?"

Je le repoussais et je lissais mon costume, j'ai surtout horreur qu'on touche le petit ruban qui orne ma boutonnière.

"Ah bon, c'est mon fils maintenant, ce n'est plus 'el maricon' ? Cela fait une heure que j'attends que tu te trahisses. Tu piges, tu viens d'avouer, maricon ou non, c'est ton fils et tu l'aimes.

Quant à moi, tu me prends pour un imbécile. Il n'y a à grand jamais une balle dans le canon, le chargeur est toujours dans ma poche car on pourrait m'arracher l'arme pour la dresser contre moi et cela rend les types bavards, ensuite la sécurité est toujours mise depuis la dernière gifle que mon père m'a flanquée quand j'avais 34 ans, et puis j'ai bloqué la culasse."

Domingo fit sèchement : "Moi aussi, j'ai un tournevis."

"Si tu connais le secret, garde-le pour toi."

"Bon, c'est définitivement réglé, je le jure. Maintenant, je veux savoir qui est le salaud qui a abusé de mon fils, qui l'a dévergondé, qui l'a violé. Je ferai une descente chez lui, ça va chauffer, je vais casser sa baraque."

"Assieds-toi, Domingo, tu n'as pas à chercher loin. D'abord personne n'a abusé de Martial, personne ne l'a dévergondé et tu crois qu'un Vilalonga, un jeune athlète se laisserait violer comme ça ? Tu as toujours la malchance de marcher à côté de tes pompes. C'est un amour entre deux adolescents de bonne famille, je dirais presque, une amourette, avec des billets doux et des baisers. Pour ne pas faire l'intéressant, je te dirai que son ami, son chéri à qui il allait écrire, c'est Jean-Pierre, mon petit-fils. Et tu peux te passer d'une descente musclée chez les Dessalines, car mon fils sait que Jean-Pierre ne peut aimer et qu'il n'aimera jamais qu'un garçon, cela ne lui plaît pas du tout mais il n'en parle jamais ; quant à ma belle-fille, je crois qu'elle approuve Jean-Pierre."

"Mais Jean-Pierre, c'est le gentil petit blond qui vient souvent jouer aux échecs l'après-midi, ou ils préparent leurs compositions ensemble, un petit très courtois. Ah, vieux malin, je commence à comprendre. Tu es venu plaider la cause de ta smala."

"Non, Domingo, je suis aussi psychologue scolaire et médiateur. J'ai beaucoup vécu, beaucoup vu, et des mamans me font confiance en situation de conflit. Ce soir-là, Martial n'a pas trouvé Jean-Pierre chez lui, il ne l'a pas trouvé chez moi, et il allait disparaître dans la nuit, dans la rivière, d'après quelques signes que j'ai captés. C'est pour cela que j'ai parlé de dalle en marbre veiné, c'était très grave. Dans notre jargon, nous appelons cela une crise aiguë avec tendance autodestructrice.

Actuellement, Martial est sous le contrôle permanent de Jean-Pierre que j'ai retiré du Lycée pour ces quelques jours. Ils jouent aux échecs, cet après-midi ils sont partis à la pêche, à pied, j'ai insisté. Maintenant, si Jean-Pierre donne le feu vert que Martial est hors danger, tu peux venir le chercher demain après-midi. Viens seul, avec le break pour charger sa mobylette. Et surveille-toi pour qu'il n'y ait pas de panne au dernier moment."

"Donc, rien ne s'est passé ?"

"Si, tu as poussé Martial dans le lit de mon petit-fils, c'est toi. Ils ont dormi dans le même lit cette nuit, je ne sais pas s'ils ont couché ensemble, ça ne m'intéresse pas. Toi, ça t'intéresse ?"

"Non, franchement, ça ne m'intéresse pas du tout."

"Bon, à demain. Donne-moi ton numéro de téléphone. Je demanderai à Jean-Pierre de t'appeler."

"Merci, Paul, tu es très mauvais mais tu es très bon. Et les trois quarts de mon cognac se sont évaporés."

Le lendemain en début d'après-midi, Jean-Pierre a pris le téléphone :

"Bonjour, Madame, c'est Dessalines, puis-je parler à Monsieur Vilalonga ? … Bonjour, Monsieur, c'est Jean-Pierre ici. Martial s'est remis de sa fièvre et de ses émotions. Le docteur Jean-Pierre le laisse partir. Mais permettez à un petit jeune de parler à un patron : Martial est encore très fragile, son équilibre est encore précaire. Vous pouvez venir le chercher quand vous voudrez, ah bon, tout de suite, on vous attend. Je vais vous indiquer le chemin… "

Quinze minutes plus tard, les pneus de la Peugeot crissaient devant le portail. Domingo entrait. Les deux hommes se sont rapprochés et se sont donnés l'accolade à la manière méditerranéenne, les joues se touchent à peine, et on se donne des claques dans le dos, trois, six, et quand la presse est là, neuf claques et plus.

"Ola, maricon querido !"

"Ola, querido padre de maricon !"

"Ah la la, ces deux-là, ils nous pompent l'air. Vous allez me promettre, sur la tête de Doña Ines, que vous ne prononcerez plus jamais jamais ce mot !"

"Je le jure sur la tête de ma femme !"

"Je le promets sur la tête de maman !"

"Eh bien, cela s'est bien terminé. Mais où est ma part ? Je demanderai à Doña Ines qu'elle nous invite à une super méga monstre paëlla un de ces dimanches. J'apporterai une bouteille de Metaxa." Cela me valut un sourire de Martial.

Jean-Pierre, toujours diable en boite, claironna : "Mais à deux conditions - pas de porc sur la table, ni jambon, ni chorizos, hélas. Et un peu de jus ou de limonade pour le digne vieillard." Tout le monde éclatait de rire.

Domingo se tournait vers Jean Pierre : "Donc, c'est toi… ?

"Oui, Monsieur Vilalonga, c'est moi, et j'en suis fier."

"Eh bien, si tu veux, sois fier, espèce de voyou. De toute manière, je t'attends chez moi, dimanche prochain, avec ton affreux grand-père." Il donna une légère tape sur l'épaule de Jean-Pierre que je voyais rougir pour la première fois depuis très longtemps.

Maintenant, j'en avais assez vu.

"Les petits, vous allez charger la mobylette dans le break. Au revoir, Domingo, tu es fort et tu as été formidable. Et maintenant, laissez le digne vieillard à sa méditation sur le bonheur !"

J'attendais que la voiture démarre mais elle s'est arrêtée aussitôt. Je voyais un portefeuille sur le canapé, et au même moment, Martial entra en trombe : "J'ai laissé mon portefeuille." Puis il se pencha sur moi et posa des lèvres odorantes sur ma joue, légères comme un papillon dans un rêve. "Merci, Papou chéri." Et il s'en fut.

"Dream a little dream of me…"

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Note de l'auteur : On trouvera des détails sur la répression sanglante du peuple espagnol et des gays en particulier par les Franquistes sur www.zero-web.com, un site gay espagnol. "Beautiful Thing" (GB, 1996, en VHS) se retrouve dans le circuit des librairies gay. A la FNAC, la version française est déclarée épuisée. La synchronisation allemande se trouve chez www.pro-fun.de.

(C) Author and Freya Communications Inc.

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