Gay Erotic Stories

MenOnTheNet.com

Le Vampire Et Le Culturiste

by Berlioz


Marc était fier de ses muscles. Mais il ne s'agissait pas seulement pour lui de se soucier de l'apparence à laquelle de nos jours les plus grands soins sont portés. Plusieurs fois par semaine il aimait à souffrir sur les bancs d'exercice. Je devinai sans mal qu'il n?était pas question de seulement sculpter son corps. Qu'il voulût que sa beauté ne laissât personne indiffé-rent allait de soi, mais je suis bien certain qu'il prenait aussi grand plaisir à la douleur qu'il infligeait à sa chair. Percevoir jusqu'à l'insoutenable la détresse de la viande et des nerfs ne manquait pas d'érotisme. Les gémissements qu'il poussait lors des efforts les plus pénibles rappelaient les râles de l'orgasme et jamais une séance d'entraînement ne se terminait sans qu'une bosse suggestive ne déformât son short. Toujours sous la douche il se masturbait, tout comme si les séances d'entraînement n'avaient été que les préliminaires d'un acte amoureux engagé avec lui-même. Un individu de cette espèce, naturellement tourné vers le masochisme et très imbu de lui-même, constituait pour moi une cible idéale. Sa vigueur et sa fatuité masculine le prédisposaient, non seulement à aiguiser mon appétit, mais encore à en subir les plus cruels effets. « Nourriture pour nourriture autant choisir la meilleure ; esprit pour esprit autant sacrifier le moins noble ». Quelques dizaines de siècles d'existence m'ont convaincu que si cette maxime n'était pas celle d'un grand penseur elle pouvait suffire à guider ma conduite sans que le remord me tourmentât trop souvent. Mes victimes étaient tous des hommes athlétiques avec moins de cerveau que de biceps, et dont la capacité à jouir avec un minimum de raffinement était nécessaire à la réussite de mon entreprise. Il faut bien vivre. L'animal totem du vampire est habituellement la chauve-souris. Voilà qui ne me convient guère et pour ce qui me concerne c'est au chat que j'emprunte l'essentiel de ma nature. Cela tient surtout au grand plaisir que je prends à jouer avec mes proies. D'abord je les observe, j'entre en propos, je m'en fais aimer jusqu'à ronronner sous leurs caresses et c'est au moment où l'amour a définitivement endormi leur méfiance, où ils ont baissé leurs armes, en un mot, où ils sont tout entiers à ma merci, que j'absorbe avec une lenteur délicieuse le principe de leur substance. Ce qu'ils éprouvent alors est bien au-delà de tout ce qu'un humain peut imaginer vivre. C'en est au-delà à tel point que la vie cesse alors de leur appartenir, soit que la mort les prenne soit qu'ils deviennent mes esclaves. Leur donnerait-on à choisir entre la mort et le sort de mes esclaves qu'ils préféreraient sans doute la mort. Mais voilà, c'est moi qui choisis. Et j'avais décidé que Marc ne mourrait pas. C'est par l'onirisme que je me suis introduit en lui. Que cet amateur de femmes vît ses nuits hantées par des scènes où un jeune homme, toujours le même, le faisait bander ne manqua évidemment pas de le surprendre. Mais à la réflexion il lui apparut que l'amour qu'il portait à sa propre image n'était pas étranger à la nature homosexuelle de songes qui l'inquiétaient de moins en moins pour l'émouvoir et le troubler jusqu'à souhaiter que le rêve devînt réalité. Qui était ce jeune homme, où pouvait-il l'avoir déjà rencontré ? Il ne connaissait personne qui comme lui surpassât en beauté le David de Michel-Ange. « Un dieu ! » C'est un dieu qu'il imaginait lorsqu?au réveil il repensait aux bras qui l?avaient étreint, plaqué contre un torse glabre et musclé, un dieu dont les mains lui communiquaient au creux des reins la chaleur d'un brasier qui irradiait au bas-ventre, un dieu qui le faisait crier quand son sexe porté aux dimensions de l'univers lui fouillait les entrailles. Par comparaison les sensations que lui procuraient ses séances de musculation perdirent beaucoup de leur prégnance, et lorsqu'il se branlait il ne jouissait plus des effets de la fatigue ou des crampes dont l'intensité paraissait ridicule en comparaison de ce qu'il avait vécu en rêve la nuit précédente. Il devenait comme un drogué dans l'état de manque. Il essaya de se faire souffrir par des moyens plus agressifs, s'imposa de ne pas crier en s'appliquant sur la peau sensible des cuisses l'extrémité incandescente d'une cigarette, en se lacérant cruellement le dos à coups d'un fouet tressé de trois lanières de cuir et alourdi de plomb, rien n'y fit. Étrangement ses blessures se refermaient miraculeusement vite. Se fût-il agressé au point de tirer le sang que le lendemain il n'y paraissait plus. C'est qu'entre-temps, la nuit, un jeune homme, toujours le même, habitait ses rêves ou des mains larges et douces se promenaient sur sa peau, gommaient ses plaies avant d?instiller jusque dans le plus petit recoin de son corps une passion ô combien plus terrible. Un soir, volontairement, il se laissa tomber sur la poitrine la barre d'une haltère de plus de cent kilos. Il se fractura le sternum et plusieurs côtes. Trois nuits durant la douleur fut telle qu'il ne put trouver le sommeil, mais, épuisé, il s'endormit la quatrième. Le jeune homme fut au rendez-vous, qui de nouveau le guérit et lui fit connaître une extase d'une ampleur inouïe. Ce fut comme si tous les feux de l'enfer avaient convergé là, à ce point précis où les sentiments se concentrent, dans le creux de l'épigastre. Marc comprit alors qu'il jouirait d'autant plus dans ses rêves que son supplice de la veille aurait été plus féroce. Mais jusqu'où l’amener? Sans aller jusqu'à penser à se donner la mort il se posa la question de savoir s'il y avait une limite à ne pas dépasser. Il s'agissait aussi de savoir ce que, dans la journée, il était capable de supporter comme torture sachant qu'il n'en récolterait le fruit que plus tard, la nuit venue. C'est ainsi qu'il n'en vint à se déchirer les pectoraux, à se broyer les membres, à s'ouvrir le ventre à coups de couteau... Au paroxysme de la folie il s'introduisit dans le méat urinaire une brosse métallique à laquelle il imprima un mouvement de va-et-vient et qui lui arracha sang, cris et larmes. Pour moi qui me nourrissais de la souffrance humaine Marc était une bénédiction. Hélas ! Les meilleurs choses ont une fin. Il vint une nuit où je n'ai rien pu faire pour le ramener du royaume des morts qu'il avait fréquenté de trop près. Le sabre sur lequel il s'était empalé lui avait pris la vie avant qu'il ne s'endorme et que je puisse rien faire. C'est alors que je fis la connaissance d'Hervé.

###

1 Gay Erotic Stories from Berlioz

Le Vampire Et Le Culturiste

Marc était fier de ses muscles. Mais il ne s'agissait pas seulement pour lui de se soucier de l'apparence à laquelle de nos jours les plus grands soins sont portés. Plusieurs fois par semaine il aimait à souffrir sur les bancs d'exercice. Je devinai sans mal qu'il n?était pas question de seulement sculpter son corps. Qu'il voulût que sa beauté ne laissât personne indiffé-rent allait

###

Web-02: vampire_2.0.3.07
_stories_story